Si j’ai effectivement une formation en photographie, je suis autodidacte en photographie culinaire et en dressage de plat. Cette série d’articles s’adresse à tout ceux qui, comme moi, souhaitent apprendre, s’améliorer et rendre leurs images gourmandes à souhait ! Les conseils et astuces que je vais partager ici avec vous sont tout à fait applicables dans la vie de tous les jours… Pas besoin d’avoir des milliers d’accessoires pour réussir vos photos culinaires. L’essentiel est de commencer avec de bonnes bases et vous ne pourrez que vous améliorer avec le temps ! Voilà donc un premier article pour vous donner mes trucs et astuces pour réussir ses photos culinaires… C’est un survol car je n’entrerai pas trop dans la technique photo aujourd’hui. J’essaierai par la suite de développer chaque point important sous la forme de petits articles thématiques.
D’où vient la photographie culinaire ?
De la peinture à Instagram, la photographie culinaire est en réalité de la nature morte dont l’objet est la nourriture. La nature morte est la représentation visuelle d’un élément inanimé. En photographie, elle consiste à mettre en valeur le sujet grâce au décor, à la lumière choisie et à la mise en scène générale. La photo culinaire a commencé à changer avec l’apparition de la publicité dans les années 1930 et l’arrivée de l’industrialisation, des grands magasins, des loisirs… Le pouvoir d’achat est alors plus important et les ménages commencent à acheter. C’est à cette époque que les créateurs de produits cherchent à donner la meilleure image afin de vendre leurs stocks et l’alimentaire va jouer un rôle important dans cet avènement de la publicité. Les premiers à vraiment se saisir de ce média ? Les fast-food… Aujourd’hui, le numérique permet à tout ceux qui le souhaitent de s’essayer à ce type de photographie, même avec un smartphone !
René Chretien (1867-1945) – Nature Morte
McDonald – 1967
Connaître son appareil photo
La photographie culinaire est un art qui s’apprend progressivement. Il est important de connaître quelques bases de photographie. Le but ultime est de donner envie à celui qui regarde la photo d’y planter sa fourchette ! Le tout premier point important, selon moi, est donc de maîtriser les réglages de votre appareil photo. Je vous revoie à mon article précédent sur les bases de la photographie et du mode manuel. Que vous utilisiez un téléphone portable, ou alors que vous ayez un compact, un bridge ou alors un réflex semi-pro ou professionnel, l’essentiel est de d’abord savoir comment cette machine fonctionne. L’ouverture du diaphragme de votre objectif agit sur la profondeur de champ. Plus l’ouverture du diaphragme est grande, plus votre second plan sera flou (ou en tout cas, l’objet sur lequel vous ne faites pas la mise au point) et inversement. C’est un point qui est intéressant notamment si vous voulez attirer l’attention sur un objet ou un détail. Il y a bien sûr des modes, comme dans toutes les disciplines. Dans les années 80, les photos culinaires étaient très orangées et la zone de netteté était très grande, donc, les photographes devaient utiliser leurs objectifs à f/22 voire plus. Désormais, la profondeur de champ (zone de netteté) est plutôt réduite.
Choisir le bon angle
Même s’il est intéressant de prendre une scène sous plusieurs angles pour avoir le choix ensuite, il y a une « règle » de base qui est assez simple pour choisir celui qui convient le mieux. Prenons un exemple : vous voulez shooter une crêpe, donc quelque chose qui est plutôt plat, alors la vue de dessus sera beaucoup plus sympa. Inversement, vous voulez prendre une photo d’un layer cake, l’intérêt ici est de montrer le volume, on choisit donc une vue de côté. C’est simple : pas de volume = photo vue de haut / volume = photo de côté. Bien entendu, il y a des exceptions, mais c’est toujours bon à retenir. Il existe trois angles de prise de vue, vue aérienne, 45° et vue de face.
Créer des arrières-plans
On m’a demandé à plusieurs reprises sur quelles tables je prenais mes photos. La réponse ? Aucune, je n’ai pas de table en bois chez moi. D’ailleurs, peu de photographes culinaires ont de vraies tables chez eux ! On utilise des fonds. La ruse c’est donc d’utiliser des planches de contreplaqué (ou du carton épais ça fait très bien l’affaire) et de les peindre. Pour cela, je fais mes propres mélanges à la peinture acrylique. Vous pouvez aussi utiliser des feuilles colorées et des papiers d’art de Cultura par exemple. J’ai également acheté des fonds en vinyl avec des textures bois et marbre. Si vous avez de la place, vous pouvez aussi récupérer de vieilles planches et les peindre, ou de vieux volets. Vous pouvez aussi prendre des tissus, des draps… Bref, soyez créatifs !
L’art de la couleur
C’est là que ce que l’on appelle le “stylisme culinaire” entre en jeu. Si vous travaillez seul, alors vous devez savoir tout faire à la fois : maitriser le côté cuisine, la prise de vue mais également, et pas des moindres, avoir quelques bases de stylisme. On plutôt, quelques bases chromatiques. Car c’est à vous de trouver votre style. Et d’ailleurs, un photographe n’a pas uniquement un seul style. Il y a une règle qui marche toujours, c’est la règle de la complémentarité des couleurs : jouer avec les couleurs complémentaires permet d’obtenir des résultats dynamiques ! Cela permet de donner du contraste à vos photos et d’attirer l’oeil. La complémentaire d’une couleur est celle qui lui est diamétralement opposée sur le cercle.A l’inverse, la monochromie est possible également : il s’agit de créer des décors monochromes et cela peut être sublime. Allez voir les séries monochromatiques sur le blog de Griottes – Palette culinaire pour Nespresso qui est incroyable.
la lumière
La plupart des photographes seront d’accord pour dire que la lumière naturelle est l’idéal pour photographier la nourriture. J’essaie toujours de privilégier cette option même si il m’arrive d’être obligée d’utiliser une lumière artificielle quand il fait gris. La lumière fluctue selon le moment de la journée et n’est jamais la même partout ! Tout dépendra de votre exposition et de si vous vous situez plus ou moins loin de la source lumineuse (votre fenêtre). Si la lumière est douce, elle produit peu d’ombres et les contrastes sont légers. C’est le cas lorsque le ciel est nuageux. En revanche, une lumière dure accentue les ombres et les contrastes, c’est le cas en plein soleil aux heures où la luminosité générale est la plus intense. Mais en parallèle, plus vous serez proche de la source lumineuse, plus celle-ci sera douce sur votre sujet à photographier.Selon le rendu final que vous souhaitez avoir pour votre photo, vous opterez pour des moments de la journée différents… À vous de jouer et d’essayer les différents endroits de votre appartement, maison selon les heures de la journée.
Commencer par des produits bruts
Quand on veut se lancer dans la photographie culinaire, on a tendance à tout de suite vouloir sortir des plats, des bols, des cakes, très travaillés. Selon moi, c’est brûler les étapes. Essayer d’apprendre la photographie culinaire et de stylisme culinaire en même temps risque de vous décourager. Mon conseil ? Commencez par des produits bruts : des fruits et des légumes crus. Prenez une pomme, une poire, un choux-fleur et commencez à travailler la lumière, les contraste avec le fond, la monochromie, et la composition en en prenant plusieurs. Ensuite, coupez le en deux, en rondelle, et continuez à composer.
Si vous avez besoin d’un rappel en composition, retournez sur cet article : les bases de la photographie : la composition. J’y détaille les règles de composition principales.
Fruits bruts
Coupés
Mise en scène